HAMA YÔKO / JOACHIM MONTESSUIS / RVB
Hama Yôko propose une musique au semblant décousue, où les mélodies, cependant, jonglent habilement sur un fond de rythmique électronique, dynamique, parfois psychédélique. L’électricité, qu’elle semble tenir dans ses mains comme un vieux néon (synthétiseur, boite à rythme, micro fantastik, traitements électro…) accompagne ses paroles, en japonais, qui explorent une profusion d’idées et d’improvisations comme autant de poèmes conduits par une vision originale.
"Quelque chose de puissamment théâtral se dégage de la musique de hamaYôko, canevas de voix hantées et de débris de sons éparpillés. Elle dépouille la pop jusqu'à l'os et la rhabille de sombres haillons sonores. Tels des éclats multicolores se déversant d'un kaléidoscope brisé, de lourdes taches d'infra-basse, des squelettes de ponctuations électroniques, un piano crépusculaire, un violoncelle et une guitare saturée vacillent dans un champ sonore dominé par cette voix capable de glisser d'un moment à l'autre du sinistre à l'accablement total. La musique de hamaYôko est une évolution de la chanson à l'ère digitale à la fin ouverte. Pour la comparaison, les cordes angulaires de Scott Walker ou la morosité décapante de Nico période Marble Index viennent à l'esprit, mais chez hamaYôko le facteur chaos est résolument plus élevé."
(Sam Davies, The Wire)
A PROPOS DE JOACHIM MONTESSUIS Joachim Montessuis, né en 1972, est un artiste Français travaillant principalement avec le son et la voix depuis 1993. Compositeur, performeur et poète.
Joachim Montessuis développe depuis 1993 une pratique intermedia ouverte entre art sonore, poésie sonore, performance, nouveaux médias, installations interactives et activisme. Il s’intéresse aux liens entre art, science et spiritualité, et tente de créer des contextes d’introspection, de brouillage et de débordement (sensoriels, émotionnels, culturels) qu’il expérimente lors de concerts/installations, crescendos intenses et véritables expériences immersives et interactives entre live cinema génératif et art action. Son travail actuel s’oriente vers des processus de mise en abîme de la question de l’observation et de la perception de la réalité à travers une approche non-duelle. Il a travaillé en résidence dans les principaux centres d’art électronique européens (V2_Lab - Rotterdam, Hollande (2003); Centre International de Création Vidéo - CICV - France (1993-1998); KHM - Cologne, Allemagne (2004); Fresnoy - France (1999-2002), et a montré son travail dans de nombreux contextes et festivals internationaux (DEAF, Sónar, ISEA, Beaubourg, Elektra, USA…). Il édite épisodiquement depuis 1997 la compilation CD d’audio art Erratum et organise ponctuellement des expositions et des évènements poétiques. Il est également enseignant à l'École supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et co-dirige le laboratoire PHONON (art orienté son) avec Philippe Lepeut.
Pendant ses études à l'école des Beaux-Arts de Besançon (DNSEP 1996), il s'intéresse de près à la poésie sonore et commence à travailler avec la voix de manière spontanée début 1993 sur ordinateur avec le système de montage son Pro Tools fraîchement acheté par l'école, et ne travaillera quasiment plus que sur ordinateur depuis ce temps. La rencontre avec Michel Giroud alors professeur à l'école sera décisive, il découvrira plus avant alors et de manière radicale le monde de la poésie sonore, de la performance et des arts sonores. Il croise durant cette période un certain nombre d'artistes poètes qui auront une influence décisive sur son parcours : Etant Donnés, Henri Chopin, David Larcher, Richard Martel, Julien Blaine, Joël Hubaut... Il crée alors des installations sonores et donne depuis ce temps principalement des concerts/performances, qui mêlent électronique bruitiste et poésie. Il crée ensuite l'association Erratum avec Yvan Etienne et Michel Giroud en 1994, puis la revue sonore ERRATUM (format CD) en 1997.
L'association vit dans un espace de 300 m2 pendant 4 ans : le Garage (ou le Caméléon), ou seront organisés de nombreuses performances poétiques, évènements et installations, seul lieu alternatif à Besançon à l'époque. Quasi aucune publication sur CD n'a été faite volontairement depuis 1993, considérant ce format comme une réduction sonore inadéquate pour son travail sonore maximaliste conçu pour être vécu pleinement en contexte et en espace. Cet exil volontaire de ce circuit de diffusion fut motivé par l'utilisation d'internet dès 1996 pour diffuser gratuitement son travail online en mp3. Il croisera ensuite de nombreux artistes (David Larcher, Gianni Toti, Francisco Ruiz de Infante, Eléonore Hellio...) lors de résidences régulières au CICV de Montbéliard entre 1994 et 1998, alors véritable vivier international des arts électroniques expérimentaux en émergence. Il découvre internet sur place en 1995, ce qui accélèrera son travail en réseau.
Il a collaboré avec des artistes d'horizons divers : Henri Chopin, Joël Hubaut, Charlemagne Palestine, Phill Niblock, Julien Blaine, Faustin Linyekula, Serge Pey, Michel Giroud, Kasper T. Toeplitz, Gary Hill, John Giorno, Jean Dupuy, Ewen Chardronnet, Shu Lea Cheang, Jean-Jacques Lebel, Charles Pennequin, Chloé Delaume, Matthieu Messagier, Laure Limongi, Antoine Boute, Lucille Calmel et Philippe Boisnard. Il collabore régulièrement avec le Collectif MU, en tant que commissaire invité pour le projet European Sound Delta en 2008 ou en tant qu'artiste sonore et compositeur.
A PROPOS DE RVB Mix RVB spécial "JAPAN RADICALS", du microsound/lowercase au harsh noise en passant par l'onkyo et l'avant pop ou la poésie sonore autour des sets de HAMA YOKO & JOACHIM MONTESSUIS.
HAMA YOKO ==> http://www.myspace.com/hamayoko
JOACHIM MONTESSUIS ==> http://www.autopoiese.org
==> http://www.myspace.com/montessuis