CAVE //// DUCON JUNIOR présente " SI L'AMOUR NE SUFFIT PAS ? " //// LE DERNIER CRI
Quoique, on peut discuter l'usage de cette expression : que ce soit "Ducon Junior présente", Cave ou Le dernier cri, qui joueront dans ce ordre ce soir, ils ont tout autant valeur de têtes d'affiches. Alors disons que nous avons empilé de grandes assiettes: une fois encore, on a eu les yeux plus gros que le ventre. Alors on va célébrer cette première représentation, et, comme d'habitude, ce sera riche, et même excessif, volontiers écœurant ; on en aura plein la gueule, on sera barbouillés de toutes les couleurs. Parce que c'est ainsi qu'on voit les choses: si l'Embobineuse a une mission dans sa programmation, c'est dans son bouillon de cultures qu'il faut la chercher. Un bouillon épicé, qui brule les lèvres, mais qui par sa diversité même toucherait à quelque chose d'essentiel : pour que la culture ne soit plus quelque chose de séparé (comme l'a analysé Guy Debord), pour qu'on ne puisse plus la mettre à l'écart et la disséquer tranquillement, il faut qu'elle outrepasse notre appréhension intellectuelle, qu'elle nous submerge. La culture est précieuse, en effet, mais elle est également partout, puisque la Culture on peut la définir aisément comme: tout ce qui aura excédé de nous, tout ce qu'on aura produit, toutes les traces que l'homme aura laissées. Tags et violences sont Culture ; art contemporain et cuistres sont Culture ; musiques et dissonances sont tout autant Culture. Autant que le sont les langues, notre histoire, les vêtements, les façons de manger et de se comporter que nous avons développées. Prenons la parole, tous, car la Culture est le trésor de la race humaine, celui de laisser sa trace, de produire, de susciter. De créer, ou bien de détruire.
De créer comme le groupe Cave, qui créera cet état de transe qui se trouve pourtant disposition de tout un chacun.
De susciter comme le spectacle du Dernier Cri, qui suscitera délibérément nos émois sales et monstrueux en confortant musicalement les forces de son film "Les Religions Sauvages", à base de musique noise.
Et de détruire ainsi que le final du spectacle "Si l'amour ne suffit pas" où un bloc de béton armé de micros sera détruit sous nos yeux et nos oreilles. Gratuitement? Pas vraiment: c'est pour nous, c'est ce qui nous excède, c'est ce qu'on produit et c'est ce qui fait notre noblesse. Alors, pour la seule considération d'un public venu s'absoudre de ses démons (car c'est cela dont il s'agit en fait), détruire un bloc de béton est certainement ce qu'il y avait de plus élégant à faire.
A propos du spectacle "Si l'amour ne suffit pas ?", je voudrais en rajouter un peu, puisque j'en ai vu un filage entier. Cette pièce de théâtre, bien qu'elle soit très contemporaine et très pop dans sa mise en scène et dans son langage, évoque néanmoins un sujet loin d'être nouveau, un sujet épineux, qu'on voudrait pouvoir chasser d'un revers de manche. Peu importe son nom, qu'il se dessine sous les traits de l'Altérité, du Racisme, de la Peur primale, du Mépris (et autres misogynies, homophobies, etc.), ou qu'il abreuve les sillons d'un Monstre Intérieur des années Vichy par le chant paresseux de la Haine ordinaire. Brutal mais gentleman, poisseux mais quand même seyant, raisonnable mais seulement au profit du peuple méritant, le personnage de Ducon Junior n'existe que parce qu'il cristallise nos tendances les plus discrètes, les plus sombres, les plus violentes. Pour le reste, je vais laisser l'équipe présenter son oeuvre (plus bas sur cette page).
Charly le concombre A PROPOS DE CAVE CAVE s’est formé à Columbia, Missouri, vers 2004. Ce qui en est alors ressorti était plutôt de la forme libre, du bœuf. Beaucoup de gens ont rejoins ou quitté les rangs du groupe, de concert en concert. Ce n’était jamais tout à fait le même groupe. Finalement, des chansons ont été écrites et il était perceptible qu’une vision commune était née, résultant dans la sortie de l’EP Hunt Like Devil.
« J’ai joué mon premier concert avec CAVE pour une soirée du label Apop (quand ils étaient encore à Columbia) sur une affiche qui comprenait Rotten Milk vs. Bubblegum Shitface et un ou deux autres groupes, il me semble. L’énergie véloce de cette musique était remarquable depuis le début. On a enregistré quelques impros sur cassettes peu après ce concert à Apop et on a appelé ça JAMZ. Les gens de CAVE ont déménagé vers le Midwest et le sud ouest des Etats-Unis. Je suis monté à Chicago pour quelques performances notables et le groupe a rassemblé de plus en plus de vitesse et d’énergie. Les bœufs devenaient des chansons et les chansons une vision commune. Le line-up s’est fixé après que la route ait endurci tout ce qui devait l’être, et le gang de cinq mecs qui réalisaient ce nouvel album devient la vision complètement réalisée de CAVE. Tous contribuaient, chaque pièce s’insérait, chaque décision était partagée.
Ce nouvel album sonne exactement comme le nouvel album de CAVE devrait sonner. Les chansons ont évolué à force de tourner et d’enregistrer, et maintenant elles font leur chemin vers l’auditeur. On a réalisé un pas de géant en Décembre 2008 quand nos savants idoles, le group ONEIDA de Brooklyn, ont invité CAVE à jouer au premier O-Fest, un festival entièrement programmé par ONEIDA qui prenait place sur trois étages à la vieille Knitting Factory de New York. Après être retournés à Chicago de ce voyage, des chansons ont étaient couchées sur bande sans attendre. PSYCHIC PSUMMER est la musique d’un groupe qui a rejoint sa destination. Ecoutez-le vraiment fort !"
Une chronique à propos de l’album Psychic Psummer :
Les genres psyché et Krautrock m’ont souvent laissé un peu partagé. Je me retrouve la plupart du temps à les aimer ou à les haïr, et je me retrouve très peu souvent entre ces deux attitudes extrêmes. Bien qu’il m’a fallu quelques écoutes pour accrocher, l’album Psychic Psummer du groupe Chicagoan CAVE est une vraie pépite d’immersion, non pas parfaite, mais ambitieuse, feuilletée et profonde.
CAVE est un de ces groupes locaux dont vous entendez rarement parler malgré le fait qu’ils vivent dans la même ville. Ils se déplacent dans des cercles cryptiques, jouant dans des squats artistiques ou des entrepôts, enflammant tout, pour un groupe qui sonne tellement peu comme ce qu’on entend à Chicago. Des mélanges de guitares heavy et de batteries métalliques, qu’on retrouve irrégulièrement entre les manipulations vocales et les blips et beeps électro le long des six plages que comporte l’album. Le groupe a établi une réelle comparaison avec des groupes d’importance tels que Holy Fuck, Battles, Can, et même Kraftwerk. Ces points de référence ne sont pas trop exagérés. CAVE est agile et navigue aisément entre l’organique et le tranchant et varié et finissant par être presque dansant.
Les six plages de Psychic Psummer nous emmènent imperceptiblement des grind de guitares supersoniques à des sons électroniques tribaux étincelants. La première piste, « Gamm », se présente comme la moins accessible et m’a posé des problèmes pour rentrer dans l’album. Ce n’est pas une déconnection stylistique complète, mais il aurait sans doute mieux valu la déplacer plus bas dans la tracklist. L’album en tant que tout est un voyage agréable au cœur d’un psychédélisme space, mais c’est la chanson « Encino Men » qui m’a fait adhérer à Psychic Psummer. Ce que l’album a de plus électronique à offrir, c’est cet opus de huit minutes à bases de boucles rythmiques de percussions, de claviers massifs et de voix extra-terrestres dans un mix survolté de perfection tribale, qui affirme CAVE comme un projet musical mature, talentueux et rigoureux dans son œuvre.
Psychic Psummer n’est pas un album pour tout le monde and CAVE ne trouvera jamais un groupe de fans pour ravir les plus grosses scènes de Chicago, mais il n’y a pas de mal à satisfaire une niche et à coller à vos tendances limites. Psychic Psummer est juste le trip bizarre dont cette ville a besoin pour ouvrir ses oreilles aux possibles.
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About Cave
CAVE formed in Columbia, Missouri sometime around 2004. Early outings were decidedly free form and jammy. Many people passed in and out of the bands ranks from show to show. It wasn’t the same band twice for a little while. Eventually, songs were written and a shared vision became clearer, resulting in the HUNT LIKE DEVIL EP.
I played my first show with CAVE at Apop Records (when they were still in Columbia) on a bill with Rotten Milk vs. Bubblegum Shitface and another band or two, I think. The momentum of the music was noticeable right from the beginning. We got some improvisations caught on tape not long after that show at Apop and called it JAMZ. People in CAVE moved around the midwest and the south. I drove up to Chicago for some notable performances and CAVE gathered more and more speed. Jams turned into songs and songs turned into shared vision. The lineup crstayllized after some harshed mellows on the road and the gang of five dudes that made this new record became the fully realized vision of CAVE. Everyone contributes, every piece fits, every decision is shared.
This new record sounds exactly like the new CAVE record should. The songs have grown through touring and recording and now they make their way to you. We realized a particular milestone in December of 2008 when our acknowledged inspirers, Brooklyn’s ONEIDA, invited CAVE to play at the first O-Fest, an ONEIDA curated concert event which took place on all three floors of the old Knitting Factory in NYC. Upon returning to Chicago from that trip, these tracks were laid down without any hesitation. PSYCHIC PSUMMER is the sound of a band reaching its destination. Play it fucking loud.
Trip Maker 2009
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About Psychic Psummer LP
The psych and kraut-inspired genres often leave me a bit conflicted. I find myself either loving or hating them, with little gray area in between. Though it took me quite a few listens to grasp, Pyschic Psummer by Chicago’s Cave is an immersive gem, not perfect, but ambitious, layered and deep. Cave are one of those local bands that you rarely hear about despite calling the same city home. They move in cryptic circles, playing art loft and warehouse shows, fitting matches for a band with a sound this far off the grid of Chicago’s musical preferences. Heavy guitar mixes with clanging drums, few and far between vocal manipulations and electronic blips and beeps throughout Psychic Psummer’s six tracks. The band has drawn comparisons to a range of acts including Holy Fuck, Battles, Can and even Kraftwerk. These reference points aren’t too far off-base. Cave are agile and easily move between the organic to the chopped and varied and end at the almost danceable.
The six tracks on Psychic Psummer shift seamlessly from jet-propelled, grinding guitar to glittering tribal electronics. The leading track, “Gamm” is easily the hardest selection on the album and proved a difficult intro for me. It’s not at a complete disconnect stylistically, but would have fared better further down the tracklisting. The album as a whole is a enjoyable ride through spaced-out psychedelia, but it’s “Encino Men” that sold me on Psychic Psummer. The most electronic of the album’s offerings, the eight minute opus loops drumbeats, sharp keyboard and alien vocals into a pulsing mix of tribal perfection that proves Cave a musical project ripe with talent and serious about their craft.
Psychic Psummer isn’t an album for everyone, and Cave will probably never find the fanbase to grace Chicago’s bigger stages, but there’s nothing wrong with having a niche and embracing your offbeat leanings. Psychic Psummer is just the weird ride that this city needs to open their ears to possibility.
A PROPOS DE DUCON JR DUCON JUNIOR PRESENTE SI L'AMOUR NE SUFFIT PAS ? durée > 55min + écho... (Duo performance freakshow from Warseille / Bête & Méchant Theater avec projections dénaturées et chansons pour jeune fille violée enceinte / + Final « Béton Armé » - concert de larsen/masse opéra noïse avec Erik Minkkinen des sister iodine /// EmbobProd)
Performance / Carne Cruda & Félix Fujikkkoon
Mise en scène et direction / Philippe Hauer aka Le Prefet
Musiques & vidéos / Carne Cruda, Tétristomac
Guitnoïz & masse-opéra / Erik Minkinnen & Badkito Bolino
Création lumière / Chatal
Textes & chansons / Félix Fujikkkoon régie/ Céline Vincent
Résumé : Assisté d'une pivoine au sourire robotique (interprété par Carne Cruda) Drogué de préjugés, investi d'une entité impérialiste possédée d'automatismes racistes, misogynes, homophobes mais toujours républicains, Ducon Junior (Félix), petit fils du vénérable et respecté Maréchal Abraham Ducon, est une espèce de cristallisation extrême de l'instinct profond de la Frousse de l'Inconnu. L'Histoire est Abjecte, Jalouse, Cynique, ce sont des gens qui ont Peur qui la fabrique.
--------A propos du spectacle "si l'amour ne suffit pas ?": MÊME LES CONS SONT AMOUREUX Comme son nom l'indique Ducon Junior est con. Et dans cette pièce où il s'interroge pour savoir « si l'amour suffit », il est en plein délit de connerie. Le délit de connerie n'est pas répréhensible par la loi, et on se demande bien pourquoi. S'en servir comme motivation désengorgerait les tribunaux, et permettrait au ministre de l'Intérieur de remplir ses quotas sans souci. Pour bien comprendre la démarche, citons un seul exemple : celui des gens qui se plaignent, voire portent plainte, pour avoir été arnaqués alors qu'ils avaient répondu à une loterie en ligne, ou reçu dans leur boîte aux lettres. Ne serait-il pas plus simple de les enfermer pour « délit de connerie » plutôt que de chercher des escrocs à la petite semaine qui lancent des hameçons sans même d'appât au bout ? Il faut en ce genre d'affaire attaquer le mal à la base, et en l'occurrence la base c'est la connerie, ceci vaut pour de nombreux autres cas. Ici les propos que tient Monsieur Ducon Junior sont d'une connerie insigne, et la souffrance amoureuse, cette détresse immense qui l'accable (et moi aussi d'ailleurs en ce moment), n'est pas une excuse. Cette douleur au fait, maintenant qu'elle me reprend les couilles et l'estomac, je sens bien qu'elle aussi n'est rien d'autre que le monceau de conneries que deux êtres ont pu se raconter et qui remonte à la surface. Je sais me retenir mais Ducon pas, et devant cette atterrante vérité que l'Amour ne Suffit pas, il exulte une logorrhée raciste que seuls les plus crétins d'entre nous n'osent même plus tenir. Moi je sens bien que ce garçon essaie de retrouver l'usage de la parole, la vraie, celle qui lui permettait de dire des mots d'amour, et d'y faire croire, mais que le fond de sa personnalité, cette connerie crasse gluante comme un chewing-gum au talon, l'en empêche. Alors il est renvoyé dans un discours ignare et ignoble, ma foi, guère plus dangereux qu'un slogan publicitaire, dont il reprend même bien souvent les formes. Voulant s'exprimer, il se retrouve donc dans le degré zéro du langage, car la publicité n'en est-elle pas la parfaite expression ? du degré zéro de tout. Raciste, en colère, la bouche dégoulinante de slogans, nous lui souhaitons bien du courage pour se retrouver un peu lui-même. Car bien que le fond soit avarié nous ne pouvons décemment pas prendre plaisir à le voir patauger indéfiniment dans sa propre merde. Son acolyte sur scène tente bien de le réveiller, mais le seau d'eau qu'elle lui jette à la figure est de l'eau noire et le maquille en nègre, confusion des personnalités dont à mon avis il n'avait pas besoin. Si bien qu'en se mettant à insulter les noirs il ne sait plus bien qui il insulte, de lui ou du monde entier. Sa personnalité devient alors si confuse, si brouillée qu'il désirerait se glisser dans le Complet Brouillé qu'inventa Philip K. Dick pour ses espions, pour passer inaperçu. Le racisme ne lui est plus un expiatoire, mais une immense embrouille confuse de couleurs mélangées, alors, dans toute sa bêtise, il se met à désirer la seule synthèse plausible à cette vaste problématique : devenir gris. Si l'Amour ne Suffit Pas est la lutte d'un homme contre sa douleur, contre cet autre lui, ce miroir, celui qui agit quand vous, d'amour, vous êtes en train de crever. C'est un travail de Sisyphe sur un être aussi con, si bien qu'à la fin, dans son enfer ou dans son bagne, il ne lui restera plus qu'à casser des cailloux.
LE PREFET
-------- A propos du Final - BETON ARMé > (concert de larsens / masse-opéra-noïse sous la direction de ERIK MINKKINEN - membre des Sisters Iodine / cf http://www.myownspace.fr/165) Un bloc de béton dans lequel sont coulés microphones & micro-contacts/ le bloc est détruit à la masse - DU SABLE DANS LES DOIGTS Parlons maintenant du final du spectacle "SI L'AMOUR NE SUFFIT PAS ?". Nous l'avons appelé Béton Armé. Sans ironie ni sous entendu ni jeu de mot. Le dispositif est simple comme un travail d'ouvrier non qualifié. Un cube de béton qu'on détruit à la masse. Ça résiste, ça éclate, ça fait du bruit, et le manœuvre/artiste n'a pas le temps de transpirer que tout est réduit en poussière. Et même dedans il n'y a rien, c'est à détruire le rien que nous nous employons. Nous avons choisi ce béton pour ne pas vous faire rêver, pour que vous n'imaginiez rien, et que, dans l'acharnement de l'homme à la masse vous ne voyiez rien. Que ce qui est. Il le fait sans colère et que dans l'absence de colère vous ne voyiez que sa haine. Il le fait avec méthode et que dans cette méthode vous ne voyiez que la rigueur. La rigueur seule permet à la haine d'atteindre son but. Quel qu'il soit. La haine veut juste arriver au cœur des choses, par le plus court chemin, et non les détruire. Ici au centre de la matière, pour lui faire cracher ses putains de secrets, parce que nous sommes encore stupides comme des poules devant le mystère de la matière. Le travail de connaissance nous fait exploser le monde à la gueule, ma foi, nous ne sommes pas plus que des scientifiques de l'improbable. La science ici n'a rien à voir, si ce n'est avec l'ignorance et la bêtise, où l'incroyable œuvre de la bêtise : creusée dans les origines du monde. Sa ténacité est singulière, c'est une habitude d'exploration bien réconfortante que de savoir que notre connerie créatrice nous poussera toujours vers la même destruction des choses. Ça rassure en un sens. Ça conforte et on se sent homme à rien qu'à casser des cailloux sur le bord de la route..."
LE PREFET
--------Si l'amour ne suffit pas ? : POURQUOI CETTE QUESTION ?
Et bien pour la petite histoire, reprenons les choses depuis le début. Dans la série TWIN PEAKS de David LYNCH (une série télévisée d'une trentaine d'épisodes qu'on a regardé ensemble emmitouflé sous la couette avec le seul amour monomaniaque que j'ai véritablement connu jusqu'ici) il y a donc ce type, le Major Briggs ou Biggs, enfin un gradé de l'US Air Force ou quelque chose comme ça, qui est aussi fortement impliqué dans certaines recherches Top Secrètes sur le paranormal et les extraterrestres (rien que ça) menées par les services secrets US. Le Major donc disparait comme ça parfois, dans un halo de lumière éblouissante, il est aspiré dans d'autres Dimensions... Bref, ce type dans la série, il représente la lutte des force de l'Humanité et du BIEN contre les forces Inconnus des Dimensions Noires qui nous traversent..., ce type donc, le Major, est kidnappé par un des méchants de la série, un espèce de serial killer, un intellectuel du Mal Absolu..., un adorateur du démon, un agent de BOB (l'entité du mal suprême...). Le Grand Méchant donc kidnappe le Très Gentil, ... il va donc s'amuser à le torturer un peu pour lui faire cracher ses Tops Secrets, ...il l'attache donc à la verticale sur une grande cible (comme pour les fléchettes mais de taille humaine), ..., et se met en tête d'injecter le contenu d'une énorme seringue de SERUM de VERITE dans le corps du Gardien du Bien, pour lui soutirer des informations,... top secrète bien entendue, ...et pour cela il se sert de son arc de compétition et d'une grande flêche avec l'énorme seringue de SERUM attachée au bout... Avec cette mise en scène exagérée, le Grand Méchant cherche à donner dans le machiavélisme le plus abjecte et le plus délirant : ... il s'éloigne de la cible d'une dizaine de mètre, ricane, tend l'arc, ricane encore, décoche la flèche, la seringue se plante dans le poitrail du gentil... le sérum de vérité s'empare bientôt de son organisme puis de sa conscience... et là commence le bal des question, l'interrogatoire; avec surtout cette première question du Grand Méchant au Très Gentil, une question qu'il pose pour mieux connaitre son adversaire, une question presque pour rire (plutôt ricaner et de façon démoniaque qui plus est) : le Grand Méchant = "(ricanements sadiques) What is your biggest fear ? Quel est ta plus grande peur ? (ricanements) Et là le Gentil (qui lutte courageusement contre l'influence sensuelle du sérum de vérité mais dont la volonté fléchie à mesure que le poison se distille dans son sang) répond : le Très Gentil = "(à contre-coeur) My biggest fear is that love would not be enough..." Ma plus grande peur est que l'amour ne suffise pas..." Voilà d'où provient le titre du spectacle. La plus grande peur du Très Gentil est que l'amour ne suffise pas... à quoi ?... et bien à vaincre les forces du mal évidemment, ... c'est à dire pour moi au sens où je l'entends, ... toutes ces choses qui détruisent notre humanité, nous écartent d'elle et nous séparent de nous même. J'ai compris en voyant ce Très Gentil avouer sous l'emprise du sérum de vérité que sa plus grande peur c'est que l'amour ne suffise pas, que c'est aussi cela ma plus grande peur : Que l'amour ne suffise pas ... à sauver ... l'humanité ... ou plus particulièrement MOI, ma famille mes amis, les liens qui nous unissent, etc... Ou plus précisément par exemple cette histoire d'amour auquel j'ai cru si fort et qui me marque encore au fer rouge si longtemps après, ... et plus généralement, la peur -justifiée, il me semble- que l'amour ne suffise pas à renverser l'attitude obtuse de tous ceux qui croient détenir la Vérité... Je sais que tout cela peut sembler très naïf, manichéen, et aussi très imprégné de culture catholique, mais cela me semble sensiblement proche de ma réalité... Si l'amour ne suffit pas ... la porte est ouverte à toutes les fenêtres... et courants d'air, et c'est le cas. C'est comme ça. En effet la porte est ouverte et la ribambelle des massacres d'innocents s'engouffrent dans la petite chambre de l'Enfant... qui n'arrive plus à dormir... Ce texte, que j'ai écrit dans les grandes lignes il y a 4 ans au moment où quelque chose se déchirait dans mon âme, trace une sorte de trajectoire d'homme ivre entre racisme et jalousie, ignorance et absolue nécessité de se défendre contre des hordes de monstres imaginaires... ça parle de l'Enfer Banal, ces choses intolérables qui font que les Forêts de l'Amour peuvent perdre toutes leurs feuilles et entrer dans l'Hiver de toutes les Trahisons...
FELIX FUJIKKKOON
--------A propos du Spectacle : "Ducon Jr présente : SI L'AMOUR NE SUFFIT PAS ?"
BéBé Cradum.
La France vue de loin, car tout est loin quand on n'y est pas, s'agite comme un gros bébé jouflu. Les yeux encore collés et des larmes sèches au coin des paupières. La France se gratte et s'ébroue. Elle est si petite cette France, au stade scatologique freudien, du moins ça commence, mais elle ne sait pas encore glisser sa main entre les couches pour malaxer le caca de la nuit. Alors elle piaille de frustration. Mon Dieu qu'elle est frustrée cette France, les doigts désespérément propres, et l'odeur du caca si proche ! Elle se dit qu'elle ne sait plus jouir de soi, se réfugie dans d'anodines branlettes, et perd tristement son sperme dans le kleenex bien pensant des débats télévisés et des morales prédigérées. Gloire soit rendue à Félix Fujikkkoon qui une nuit à l'Embobineuse promena son caca dans sa main, offrande au public aux mains propres, désespéré de cette France incapable de jouir. Triste instinct, sens aigu du symbole, celui de l'orgasme désormais vécu comme un repoussoir. L'enfance du monde s'arrêtait là. Il lui fallu remonter aux origines du mal, et créer Ducon Junior, improbable petit fils du Général, pissant sur le drapeau français, à peine en feu, torchon mouillé, tire bouchonné en matraque. Il lui fallu remonter à cet instant fragile où nos haines se cristallisent, ces moments de racisme intense et délicieux, de xénophobie caressante, où tout ce qui n'est pas soi est l'autre, où tout ce qui est l'autre est nul. Comme il est bon en ces instants de rester soi avec soi, sans contredit ni déni ! Soi, dans l'ineffable branlouille de son cerveau, miré de par l'écran laudateur de ses propres pupilles ! Oh si petite France vue de loin, tu te tortilles devant-derrière, les odeurs te hantent, la propreté te fascine. Aucun microbe à l'horizon. C'est bien. Du bébé grognon que tu es, tu veux déjà faire un vieux constipé. Tu te retiens encore et ça durcit au dedans de toi... Mais n'aie crainte, Ducon du fond de cette antre de nulle part, Terra Incognita de l'Embobineuse, te donneras à haïr encore une jolie part de toi. "
LE PREFET
A PROPOS DU DERNIER CRI Le Dernier Cri est un éditeur marseillais de livres sérigraphiés, spécialisé dans le graphisme, la bande dessinée, fondé en 1992 par Pakito Bolino et Caroline Sury. Le Dernier Cri propose aussi des films, des périodiques, des expositions, et divers tirés-à-part de luxe.
L'éditeur a publié et publie les travaux graphiques de nombreux auteurs de la bande dessinée alternative ou underground contemporaine tels Mathias Lehmann, Mike Diana, Fredox, Marcel Ruijters, Pakito Bolino, Caroline Sury, Henriette Valium, Matti Hagelberg, Stu Mead, Blexbolex, Moolinex, Keiti Ota, Nuvish, Les Frères Guedin ...
Cave
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