AMOLVACY //// TV BUDDHAS //// THE ROOM
Comme bien souvent à l'Embob', il faudra venir et écouter, sachant que nous ne savons pas beaucoup plus que vous comment le groupe se sentira de jouer ce soir-là, qu'est-ce que l'installation ou la configuration du lieu le poussera à mettre en avant. Puisque, si on y réfléchit, tous les ingrédients que les groupes mettent dans leurs albums, jusque dans une boucle d'une seule chanson, ce sont autant d'attitudes différentes que les groupes peuvent prendre alternativement d'un concert à l'autre. Un soir sophistiqué, le lendemain efficace ; un soir jazz, le lendemain metal ; un soir show de rock progressif, le lendemain décidés à mettre un maximum d'énergie dans l'interprétation (c'est un peu ça, Kayo Dot, mais ils ne seront là que le lundi 28 septembre, donc on ne développera pas ici leur cas...).
Alors, les Amolvacy vont-ils se la jouer arty (où la chanteuse mène la barque vers les rivages d'une pop déviante sexy) ou expérimental (où on ne doute pas de leur envie de chercher et de nous amener le plus loin possible, surtout connaissant le membre qui fait aussi partie du No-Neck-Blues-Band, passé la saison dernière chez Montévidéo)?
Les TV Buddhas vont-ils se la jouer White Stripes (délicieusement bluesy-rock, les doigts dans le nez pour un duo guitare-batterie) bien réguliers, ou noisy psyché à la Hendrix (les larsens bien présents, et la batterie en roue libre) sans basse métronomique et donc désaxés, au bord du chaos?
Et The Room, soit Anything MARIA et Jean-Marc Montera, vont-ils respecter à la lettre leurs chansons réglées avec subtilité et tendues comme un slip, ou bien se lâcher complet et redécouvrir leurs chansons comme des hymnes rock'n'roll à bâtir à partir de sueur et de quelques accords bien gras?
... ?
En général, et dans ces trois-cas là certainement aussi, à l'Embob', c'est la seconde solution qui est adoptée. Parce que même pour les artistes, quand ils se pointent ici, cet endroit et son public évoquent l'assemblée de curieux décadents plutôt que le régiment de branchés-intéressés, la témérité plutôt que la tradition rock'n'roll, et une énergie volcanique plutôt que la couverture glacée et très convoitée des Inrockuptibles. C'est comme ça, pour l'instant en tous cas.
Ces groupes-là sont capables de renverser tous leurs propres repères, pour se lancer à corps perdu dans la recherche de l'orgasme musical plutôt que dans la grande aventure de la pop music (au jeu d'être capable de rassembler et de véhiculer un message identique à tous). Nous sommes heureux que l'Embobineuse rende ces groupes-là ainsi, généreux, téméraires et volcaniques, les soirs où ils croisent notre route.
Alors, Step Across the Border, ça pourrait bien être un pas dans le vide, vers la chute. Ou alors, nous aimons à le croire, un pas outre les repères musicaux (Amolvacy, un groupe pop totalement free), outre les frontières des traditions culturelles (TV Buddhas, un groupe psychéfreerock israëlien), outre les étiquettes (The Room, groupe de deux célébrités de la scène marseillaise se produisant dans un lieu a priori fréquenté par des marginaux). Ou comment arrêter de s'en faire et apprendre à franchir le pas... non?
Charly le concombre
Aucun rapport avec le film musical Step Across the Border, finalement. Mais si on peut profiter de cette occasion pour en parler, allons-y donc : ce film là est formidable, un manuel de l'oisiveté, tout spécialement pour les musiciens et les vidéastes qui n'ont pas peur de s'aventurer dans la rue au contact des gens qu'on ne trouve pas dans les salles de concert, pour voir ce que la musique peut faire à ces gens-là quand ils n'ont pas demandé à l'entendre. Le miracle qui s'opère sous nos yeux et nos oreilles, habitués aux clichés véhiculés par la grande presse sur les goûts des masses: ici, la musique la plus minimaliste est ludique, appelle à la danse. Imitant les bruits des oiseaux, elle réveille l'imagination et les peurs, l'interprète se confrontant frontalement à la sauvageté qui l'entoure. Les exemples ne manquent pas, mais ce n'est pas un film qui se raconte: chacun en garde un souvenir différent. Là aussi, c'est à vous de voir !
A PROPOS D'AMOLVACY Amolvacy, c’est Aaron Moore de Volcano the Bear, Dave Nuss de No-Neck Blues Band, et Sheila 16 du Laboratory Theater Group de New York. Le groupe est né à New-York il y a quatre ans, a sorti l’album “Ho-Ho-Hus-Kus » sur le label Black Velvet Fuckere, et tourne désormais pour soutenir son album « A La Lu La » sorti sur le label italien et new yorkais Ultramarine. De plus, Aaron et Dave reviennent juste de la tournée du groupe japonais Boredoms, "Broadrum 9", dont ils ont fait partie le temps de 3 concerts.
Le groupe crée des compositions à partir de ses improvisations, qui sont centrées autour des percussions très présentes, de chants radicaux et théâtraux, et d’instruments acoustiques classiques.
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About Amolvacy
Amolvacy is Aaron Moore from Volcano the Bear, Dave Nuss from No-Neck Blues Band, and Sheila 16 of the Laboratory Theater Group, NYC. The band was born in NYC four years ago and has released the LP "Ho-Ho-Kus" on Black Velvet Fuckere, and now is touring to support the LP "A La Lu La" on Ultramarine (IT).
The band creates compositions from its improvisations, centered around strong elemental percussion, radical theatrical vocals, and classical acoustic instruments.
A PROPOS DE TV BUDDHAS Mickey Triest (batterie) et Juval Haring (guitare, chant) regardaient la télé à la maison, s’engraissant à l’aide de houmous et d’hamburgers. Il n’y avait rien de particulièrement excitant. Il semblait qu’ils avaient tous les deux vu tous les films qu’on pouvait trouver sur le cable à ce moment-là, et ils ont commencé à s’ennuyer de leur routine quotidienne qui consistait à ne rien faire.
Un jour, Mickey sauta hors de sa chaise. Ils étaient devenus des « TV BUDDHAS » - des légumes fanatiques du canapé. Il fallait faire quelque chose. Ils finirent leurs nouilles sautées et leurs croquettes chinoises vite fait et se dirigèrent vers la salle de répétition.
Voyant qu’ils étaient tous les deux branchés Black Sabbath, The Velvet Underground, et qu’ils n’avaient tous les deux pas vraiment le goût des boulots alimentaires, ils comprirent que le seul moyen de se sauver d’eux-mêmes, de leur ville, de leur pays et de les dégourdir bien comme il faut, serait de former un groupe de rock.
Mais même 300 concerts plus tard, après des couches et des couches de poussières sur leurs bottes fatiguées, après 4 EP tirés à 500 exemplaires (tous vendus), un album sur le label Trost Records, après avoir partagé la scène avec des groupes tels que FAUST, ACID MOTHERS TEMPLE, RUINS, ZU, MONOTONIX, CRYSTAL ANTLERS, AIDS WOLF, OLD TIME RELIJUN, FUCKED UP, KING KHAN AND THE BBQ SHOW, DEERHOOF et bien d’autres, les TV BUDDAHS sont toujours les mêmes personnes que lorsqu’ils ont commencé, un peu plus maigres, et peut-être, avec une meilleure complétude.
Les TV BUDDAHS font à l’art rock ce que les Japonais ont fait à la musique psychédélique – ils l’infusent avec une énergie à la fois ironique et cathartique. Leurs concerts sont une cérémonie fraternelle entre eux et le public. Ils jouent des ragga à toute blinde sur deux amplis et un set de batterie minimal composé d’un tom, d’un snare et d’une symbale. Doués d’une sincérité à fleur de peau et d’une éthique professionnelle suicidaire, ils pourraient bien être la prochaine étoile filante de la nouvelle scène underground émergeant en Europe.
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About TV Buddhas
Mickey Triest (Drums) and Juval Haring (Guitar, Vocals) were just watching TV at home, getting fat on hummus and hamburgers. There was nothing exceptionally exciting on. They seemed to have both seen all the movies available on cable by then, and have begun to grow tired of their everyday routine of doing nothing.
One day Mickey jumped out of her seat. They had become "TV BUDDHAS" - religiously fanatic couch potatoes. Something had to be done. They finished their fried noodles and eggrolls in a rush and headed to the rehearsal room.
Seeing they both dug Black Sabbath, The Velvet Underground and both had distaste towards day jobs, they knew that only forming a rock group and going on an endless tour would save them from themselves, their city, their country, and would defiantly give them a good workout.
But even 300 shows later, with layers and layers of dust on their tired boots, 4 sold out 500 copy EPs, an LP on Trost Records, a history of sharing stages with the likes of FAUST, ACID MOTHERS TEMPLE, RUINS, ZU, MONOTONIX, CRYSTAL ANTLERS, AIDS WOLF, OLD TIME RELIJUN, FUCKED UP, KING KHAN AND THE BBQ SHOW, DEERHOOF and many more, the TV BUDDHAS are still the same people they started out as, slightly thinner, and perhaps, with a better complexion.
TV BUDDHAS do to art rock what Japanese rock did to psycadelic music – they infuse it with energy that is both ironic and cathartic. Their live shows are a ceremony of friendship between them and the audience. They play hard driven ragas out of two amplifiers and a minimal drum set consisting of a floor tom, a snare and a single cymbal. With heartfelt sincerity and suicidal work ethics, they might just be a rising star in the new underground emerging from Europe. ons from its improvisations, centered around strong elemental percussion, radical theatrical vocals, and classical acoustic instruments.
A PROPOS DE THE ROOM Formation récente, bien que la collaboration ait commencé depuis quelques années déjà, the room est la rencontre de Sophie GONTHIER, auteur, compositeur, interprète, et de Jean Marc MONTERA, guitariste improvisateur et défricheur sonore.
Le nom du groupe leur a été inspiré par le titre d’une chanson du songwriter anglais Bill Fay que le duo interprète entre autres à côté de compositions originales. Deux guitares et une voix qui ne font qu’une et qui emmènent dans un univers bigarré, où s’entrelacent rock dissonant et folk « noisy» et tendre.
Dans la lignée de Sonic Youth, du Velvet Underground ou encore de CAN, le duo crée la fusion entre la forme « chanson rock » et l’improvisation musicale, et tente l’équilibre fragile entre l’ordre et le chaos.
The Room a sorti son 1er Maxi 45 tours 3 titres éponyme en décembre 2008.
SOPHIE GONTHIER is anything MARIA
Née en 1983 à Marseille, Sophie Gonthier est auteur, compositeur, interprète (voix, guitares, sampler). Elle se produit en solo sous le nom anything MARIA, projet polymorphe qu’elle développe depuis 2004 où se mêlent ses diverses influences musicales (lo-fi, rock indépendant, musiques électroniques… et transe!), ainsi que dans différentes formations, The Room (Duo électrique avec Jean Marc Montera) et Meisterfackt (Trio électronique avec Christophe Arlt et Rolf Entgelmeier signé chez Kitty Yo).
D’autre part elle vient d’achever (avril 2008) un Master 2 franco-allemand (UFA-DFH) en Médiation Culturelle de l’Art/ Kulturwissenschaft und Ästhetische Praxis et travaille actuellement à son projet de thèse « Berlin, laboratoire musical, urbain et social », entre Marseille, l’EHESS (Paris) et la Humboldt Universität (Berlin).
Anything MARIA est le projet solo de Sophie Gonthier.
Le premier lien qui lie Sophie à la musique c’est étrangement la littérature et particulièrement la poésie. Elle écrit depuis son tout jeune âge poussée par sa grand-mère à qui elle doit rendre régulièrement des poèmes. Puis elle découvre la peinture. Son obsession : peindre les climax musicaux et l’indicible. A 15 ans, alors qu’elle veut pousser un cri de rage, elle se découvre une voix, puissante, et un besoin viscéral, primitif même, de chanter. Un an plus tard, sa professeur de théâtre lui propose d’interpréter pour la représentation de fin d’année (une réécriture du célèbre Opéra des Gueux de John Gay) le blues Summertime a cappella.
Depuis ce jour elle n’a jamais cessé une seule seconde de penser à la musique. Elle joue dans diverses formations (LoFi, Noisy Rock, Electro Rock…) et compose timidement ses petites chansons influencées alors par Cat Power, Mazzy Star, Kim Deal ou PJ Harvey.
C’est en 2004, date à laquelle elle part faire ses études à Berlin qu’elle se retrouve face à la nécessité de développer un vrai projet solo.
Entre Berlin, Marseille, Paris et ailleurs, elle s’est produite « on the road » dans de nombreux lieux et sous différents noms (Marie n’ Käfer, rainer MARIA, satan MARIA, spill MARIA, mistress MARIA, lord MARIA, holey MARIA…), prenant un malin plaisir à brouiller les pistes.
L’expérience berlinoise est indélébile: techno minimale, electronica, synth pop, électro rock, krautrock… Ces influences, s’ajoutent à une culture profondément rock.
C’est pour la Biennale des Jeunes Créateurs d’Europe et de la Méditerranée pour laquelle son projet a été retenu en 2008 qu’elle a choisi de manière définitive (en avril 2008 très exactement) le nom de « anything MARIA » dans lequel convergent toutes les facettes musicales explorées jusqu’ici pour donner un rock mutant et moderne, sans complexe ni frontières.
Ses textes, en Anglais mais aussi, plus rarement, en Français et en Allemand, et ses atmosphères, inspirés des lectures de son adolescence turbulente (Rimbaud, Céline, Baudelaire ou Gainsbourg, en passant par Allan Poe, William S. Burroughs, Anaïs Nin ou Lou Reed), de ses rencontres et de ses nombreuses « vadrouilles » explorent essentiellement le thème des opposés, des oxymores… et de l’extase !
Elle a également collaboré avec le batteur burkinabé Ahmad Compaoré, Philippe Petit (dans les formations Deviationists et Strings of Consciousness), le poète new yorkais Sadiq Bey, le batteur new yorkais David Nuss (No Neck Blues Band, Amolvacy) et affectionne beaucoup les featurings …
Discographie de Sophie Gonthier
(à partir de 2005)
- Deviationists feat. Marie n’ Käfer, Sweetest Charm (Wire Tapper number 11), 2005
- Marie n’ Käfer, EP Fluids and Floods, 2005 (autoproduction)
- rainer MARIA, EP Love and other Drugs, 2006-2007 (autoproduction)
- Meisterfackt, Down on my ass, 2007 (Kitty Yo Digital)
- anything MARIA, EP anything anything anything 2007-2008 (autoproduction)
- anything MARIA, EP anything? Whatever? Septembre 2008 (autoproduction)
- 1er EP Maxi Vinyl de The Room, Décembre 2008 (autoproduction)
- EP Maxi Vinyl de anything MARIA, Mars 2009 (autoproduction)
(A VENIR)
- Premier LP de anything MARIA (pas encore signé, en pourparlers, cherche producteur et label)
- Premier LP de The Room sur le label Signature (label de Radio France)
JEAN-MARC MONTERA
Guitariste français issu du rock, spécialiste de l'improvisation libre et de l'expérimentation sonore, il se produit en solo et dans différentes formations, AMP (Trio de guitares, Akchoté/Montera/Pauvros), The Room (Duo avec Sophie Gonthier), Meditrio (avec les musiciens médiévistes Julien Ferrando - clavicythérium et Jean-Michel Robert - théorbe et électronique). Utilisant tout le registre des cordes amplifiées et acoustiques, résonances, percussions, distorsions, extensions et détournements en tout genre, il évoque un monde sonore abstrait ainsi que le mécanisme quotidien de la ville et du travail.
Parmi les plus actifs dans le champ des musiques improvisées, il multiplie depuis les années 1970 les rencontres et les contacts avec d’autres univers artistiques jusqu’à rendre de plus en plus floue la « barrière » entre les genres.Il collabore notamment avec Fred Frith, André Jaume, Barre Phillips, Loren Mazzacane Connors, Thurston Moore, Lee Ranaldo, Louis Sclavis, Michel Doneda, Ahmad Compaoré, Christine Wodrascka, Pauline Oliveros, Pascal Contet, Gérard Siracusa…
Jean-Marc Montera est le cofondateur du GRIM (Groupe de Recherche et d’Improvisation Musicales) en 1978. Il s’associe en 1999 avec l’auteur metteur en scène Hubert Colas, pour fonder montévidéo, centre de créations contemporaines à Marseille. La vocation de ce centre est de créer des passerelles, d’établir une interactivité entre la musique et le théâtre sous leurs formes les plus actuelles et de multiplier les confrontations entre artistes et disciplines.
En 2001 il crée également l'Ensemble d’Improvisateurs Européens qui réunit Hans Koch, Thomas Lehn, Hélène Breschand, Dan Vandewalle, Lelio Giannetto, Chris Cutler et Taavi Kerikmaé. Cet ensemble s’est spécialisé dans l’interprétation des partitions graphiques existantes (Cornelius Cardew, John Cage, Earl Brown…), et de celles commandées à de jeunes compositeurs (Pierre-Yves Macé et Annette Schlünz) . Avec une trentaine d’albums au sein de différentes formations, son premier album solo, Hang Around Shouts, sort en 1995 sur le label FMP (Free Music Production). Il réalise en outre de nombreuses de collaboration avec l’image, Salvo Cuccia, José Cesarini…., le théâtre, Hubert Colas, Jean-Claude Berutti, Peter Palitzsch..., la danse, Odile Duboc, collectif Skalen, et les arts plastiques, Sandy Amério, Lionel Scoccimaro, Richard Baquié...
Amolvacy
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TV Buddhas
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The Room
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