A PROPOS DE JARBOE

Chanteuse, auteur et claviériste américaine, Jarboe éclôt au milieu des années 80 au sein du groupe new yorkais Swans dont elle constitue le centre nerveux avec son fondateur Michael Gira jusqu'en 1997.

Parallèlement elle mène une carrière solo depuis 1991 et signe plusieurs collaborations notamment avec Neurosis et Jesu.
"JARBOE c'est tout simplement une soixantaine de collaborations (SKIN, A PERFECT CIRCLE, NEUROSIS, Nic LE BAN, JESU), 12 albums solos. JARBOE c'est l'autre cerveau de THE SWANS, JARBOE est une artiste à part entière, unique, qui frise le génie à chacune de ses apparitions.

Oui, une apparition à ne pas mettre dans toutes les mains, je le conçois, aux esprits fermés, hermétiques j'oserais dire. C'est simple, ses albums sont des ovnis : sa voix est considérée comme une expérience, sa musique comme du « psych folk », du modern blues, j'en passe et des meilleures. Mais sa musique, sa voix viennent de l'intérieur, du cœur, qu'importe le style, le genre."

L’ombre de jarboe, telle un fantôme, défile alors jusqu’au centre de la scène. Elle s’assied immédiatement, semble s’effacer et ne réapparait que pour murmurer les paroles religieuses de Within d’une voix possédée. Les hâlètements commencent et jarboe simule une félation avec le micro et hurle de tous ses poumons avant de chantonner cette mélodie enfantine. Je vous le dis tout de suite, jarboe et son incessante crise de mysticisme m’a toujours fait chier. Son côté mystérieux, l’impression qu'elle est officiellement morte il y a dix ans et appartient à une secte de magie noire ne prennent pas avec moi. Et pourtant, cette bonne femme aux longs cheveux noirs éclipse totalement Neurosis, elle les ingurgite un à un avec son charisme inquiétant, et me fout les frissons. Elle se rassied après le premier titre et je reste comme un con. Je crois bien ne jamais avoir vu quelqu’un avec autant de présence et sans vraiment m’en rendre compte je suis passé du 10ème au 3ème rang, complètement hypnotisé.

Jarboe dévoile ses bras où elle a inscrit les mots RAIN, DIRT, MUD, MILK, BLOOD, SIN, les paroles de In Harm’s Way, morceau qu’elle interprète avec une intensité à peine imaginable. Sa voix est extraordinaire, et les titres de ce disque que j’avais dédaigneusement mis de côté prennent une dimension que je ne soupçonnais pas. Receive est particulièrement touchant avec ce clip de bras entrouverts sur l’écran qui n’attendent que de la prendre. Cette putain de jarboe fait ses prières à moitié en larmes. Elle prend ensuite un magnéto qu’elle place sur le micro, une vieille méthode pour enregistrer sur une cassette vierge les voix de l’au-delà. Fuck, jarboe ne fait pas semblant d’être perturbée et beugle “Defy me!!!” avec ses tripes, à la fin d’Erase, avec la passion digne d’une Lydia Lunch. jarboe est magique.

Revenons en arrière, et remontons au début, juste avant que j’entre dans la salle. Eugene Robinson d’Oxbow est là avec son sourire habituel et sa nouvelle vilaine cicatrice au genou. Il m’annonce qu’il doit faire un titre avec jarboe et que Neurosis lui a demandé de ne surtout, surtout pas montrer sa bite ce soir. “They don’t want me to show my cock tonight! Ha! Ha! Ha! Maybe they SHOULD have asked me to show my cock! And this is what they want me to wear...” Il me montre alors un caleçon noir infâme.

Et c’est dans ce même caleçon qu’il va vite se retrouver, à côté de jarboe, après l’avoir embrassée et s’être débarrassé de toutes ses fringues. Le public autour de moi semble plus inquiet qu’à l’accoutumée, certains rient nerveusement et froncent les sourcils. Va-t-il l’a sortir? Non, il ne va pas le faire. Le morceau que jarboe est en train d’interpréter est une réelle surprise: Easter, de l’album du même nom de Patti Smith. Neurosis qui reprend Patti Smith? La version est envoûtante, définitivement le plus grand passage de ce cette soirée. Eugene se tourne alors et sur son dos, par dessus l’encre de ses tatouages, sont inscrites en blanc les paroles finales de Easter: “I am the spring, the holy ground, the endless seed of mystery (...)”, que jarboe récite, lisant le dos d'Eugene, émue. Fin du deuxième set, et pour vous dire la vérité, quand jarboe a quitté la scène, j’ai songé, l’espace d’un moment, à me casser aussi, car j’avais fermement l’impression que tout avait été dit.

A propos de l'album "MAHAKALI".

"Quand Jarboe a rejoint Michael Gira au sein de Swans en 1985 se doutait-elle qu'elle allait devenir une icône dont l'aura n'a jamais faiblit jusqu'à aujourd'hui ? Avoir fait partie d'un groupe culte qui fascine toujours est une chose, pouvoir vivre avec et surmonter cette image tout en continuant d'avancer sans se renier en est une autre. Jarboe est parvenue à maintenir une certaine crédibilité, tout comme Michael Gira d'ailleurs. Sa longue discographie depuis la disparition des Swans parle pour elle. Son intégrité n'a jamais été remise en cause et même si ses albums sont d'une qualité inégale elle réussit à chaque fois à dégager une force charismatique qui impressionne au delà du raisonnable.

Mahakali, son nouvel opus, en est, une fois de plus, l'éclatante démonstration. Album pesant et étiré, aux ambiances ésotériques et mystiques, il est l'expression des penchants ambivalents de la dame. Mahakali ou Maha Kali considéré comme «la force première de l'univers, la Mère Universelle, la Grande Déesse, la Destructrice». Une divinité originelle, mère de toute choses qui sait créer autant qu'elle peut anéantir. Jarboe s'approprie son image, se drapant dans un costume solennel, mystérieux et inquiétant. A ses côtés, ses zélés zélotes qui, pour certains, avaient déjà croisé sa route comme Phil Anselmo (Down, Pantera), Attila Csihar (Mayhem), Josh Graham (Neurosis), Vinnie Signorelli (Unsane, Swans) et Kevin Hufnagel (Dysrythmia). Tout ce beau monde accentuant cette impression de massivité.

Pourtant Mahakali n'est pas fait que d'un seul bloc. Il est certes imposant mais il possède des respirations nécessaires mais qui sont aussi à l'image de la personnalité de Maha Kali/Jarboe. Entre les épanchements psychédéliques, les expérimentations noises, les tentations dark-folk et une no-wave séminale, Jarboe et ses camarades exécutent une musique qui n'a décidément pas sa place dans le temporel. Elle dépasse le sens commun et se situe sur un pan de réalité qui n'est visiblement pas celui des misérables insectes que nous sommes. En simple spectateur nous assistons ici à la célébration d'une artiste qui fait, avec Mahakali, une démonstration de force mettant à contribution tous nos sens. Un peu comme son alter-ego Michael Gira, Jarboe a su évoluer dans le bon sens, savant jouer de leur propre personnage et créer une musique habitée et qui ne laisse pas de place aux imperfections. Jarboe est donc de retour, prosternez-vous."

Bizourgue!!!

A PROPOS DE NAER MATARON

Formed at the end of 1994 by guitarist/vocalist Morpheas, Greece's Naer Mataron is committed to perpetrating the most extreme brand of black metal imaginable while glorifying their Hellenic heritage with their historically minded lyrics. 1997's "The Great God Pan" demo tape landed the group a deal with Black Lotus Records and their first full-length work Up from the Ashes (featuring vocalist Efialtis, bassist Kaiadas and drummer Lethe) was released the following year to moderate local acclaim.

Despite its constantly shifting membership, the band remained very active, regularly performing with like-minded extreme metal groups and even managing the occasional opening slot for major international acts like Mayhem. New vocalist Aithir stuck around barely long enough to work on 2000's Skotos Aenon album, after which Morpheas assumed all screeching responsibilities once and for all on next year's vinyl-only A Holocaust in front of God's Eyes EP. This, in turn, was followed by 2003's River at Dash Scalding," which qualified as possibly their most frenetic and relentless album to date thanks in no small part to new skin-basher Warhead.

A PROPOS DE KULFI

Kulfi… dessert Pakistanais, groupe Marseillais, mix de folklore orientalisant (psychédélique !), très "free" et noisy , avec de fortes références autour de groupes de rock expérimentaux... Can, Sonic Youth, Slint, Neurosis, Amon Dûul & autres ... 5 albums … Formé fin 1993, le groupe a donné quelques rare concerts dans sa ville natale (dont une 1ère partie de Sonic Youth au Moulin, une ouverture pour les Legendary Pink Dots au P.A.G)...

Une carrière discrète, sans réelle promo, juste l'envie de jouer, et de sortir des disques en tirage limités, quoique mondialement distribués... Le premier album est sorti en 1997, il ne porte pas de titre, et contient 5 morceaux particulièrement torturés et oppressants. La suite découlera très naturellement de cet esprit là, mais s’étoffera peu à peu, d’instruments, de tempos, de continents, et surtout de productions. Bientôt 7 ! La formation actuelle intègre deux guitaristes, un bassiste, un batteur, un saxophoniste-multi instrumentiste, et un violoncelliste lui aussi plein d’instruments et d’idées dans sa sacoche pour balancer du son quelque soit la météo et les actualités.

Les morceaux oscillent entre deux et 20 minutes, mais la sauce est compacte et la personnalité du groupe intacte, quelque soit l’humeur et le line up présent...

Le groupe travaille à l’heure actuelle sur plusieurs projets à la fois, une B.O imaginaire pour le cinéaste Georges Mélies, deux albums, une reprise de Throbbing Gristle pour un mystérieux split CD. Les deux albums à sortir vont paraître chez Trendkill Production & Beta Lacta.Ring. Avec ce concert avec Jarboe, quoi demander d’autre pour eux?

A PROPOS DE BEX

L’homme orchestre à la voix spectrale fabrique une musique boréale aux paroles explicites. Sexe et mort se cotoient pour laisser couler la sève d’un Benjamin Bex aigre et poisseux.

Le problème majeur des musiques novatrices, c’est qu’il ne leur reste plus beaucoup de place pour innover, et ce que j’aime le plus chez notre ami Bex (attention de ne pas contrepéter), c’est qu’il se contrefout de ce manque d’espace. Il baisse la tête et rentre dedans. Advienne que pourra. On aura beau lui dire que ce qu’il fait tout seul à la maison sur son gentil petit ordi ressemble fortement à ceci ou se situe entre cela et autre chose.

Ma version est que sa folie et celle de Yamatsuka Eye ont plus d’un trait commun, qu’a travers le monde dix mille gars sont en train de maltraîter du bruit brut exactement de la même façon au même moment, il continuera à mugir comme un taureau en rut. Si tant est que les taureaux mugissent, je connais pas super bien mes cris des animaux. Tout ce que je sais c’est que celui-ci est véner. Les voisins se caguent.

Bil.