Soirée THEATRE MACABRE, TORTURE ET SADO-MASOCHISME (Présentée par Panopticum)

A PROPOS DE BLOODSUCKING FREAKS Le réalisateur new-yorkais Joel M. Reed commence par tourner des films "pour adultes", puis dirige sa première oeuvre classique : G.I. EXECUTIONNER (titre vidéo), un long métrage d'espionnage datant du début des années 70. Alors qu'il tente en vain de monter un autre projet, il est invité à assister à un spectacle sado-masochiste, puis en discute avec des personnes issues du milieu de la danse.

Finalement, on lui avance un peu d'argent pour réaliser un film qui décrirait une compagnie mettant en scène des ballets sadiques. Toutefois, l'essentiel du financement sera obtenu grâce à un particulier, apparemment très pressé de se débarrasser d'une importante somme d'argent pour des raisons fiscales ! Bloodsucking Freaks se tourne, de nuit, avec des acteurs venus essentiellement du théâtre ou ayant un autre travail à côté. Maître Sardu a des activités peu orthodoxes. Il anime un petit théâtre marginal où, le soir, se tiennent des spectacles mettant en scène des violences et des tortures. Le public est convaincu que tout cela est truqué. Mais il n'en est rien. Sardu et son âme damnée, le nain Ralphus, enlèvent des jeunes femmes et leur font, en fait, subir de véritables sévices.

Qui plus est, les deux larrons s'enrichissent en kidnappant de jeunes américaines, qu'ils monnayent ensuite sur le marché de la traite des blanches. Mais Sardu aspire à plus de reconnaissance. Lassé d'être un metteur en scène méprisé par les critiques, il décide de ravir un représentant de cette profession et d'en faire la "vedette" d'un de ses futurs shows. De plus, il veut agrémenter ce numéro par la présence d'une vraie danseuse. Il enlève donc Natasha, une ballerine célèbre. Mais celle-ci refuse de danser pour lui...


Sardu (prononcé "Sardou" !) est la star du film. Esthète de la sauvagerie, aimant autant faire souffrir qu'être torturé, il s'inscrit dans la généalogie du comte Zaroff et des autres grands sadiques du cinéma. En compagnie de l'inénarrable Ralphus, il pratique la cruauté comme un art, avec délectation, en élaborant des humiliations et des violences toujours plus cruelles.

Sa manière de régler ses comptes avec la critique rappelle évidemment THÉÂTRE DE SANG, interprété trois ans plus tôt par Vincent Price, dont le cabotinage précieux a sans doute inspiré Seamus O'Brien pour son incarnation de Sardu. Quant au spectacle au cours duquel, à l'insu des spectateurs, de vraies victimes sont tuées dans des numéros soi-disant truqués, il évoque fortement THE WIZARD OF GORE de H.G. Lewis.

C'est d'ailleurs très nettement à l'esprit macabre et farceur de ce fondateur du cinéma gore que renvoie Bloodsucking Freaks .


Séquences sanglantes s'enchaînant à un bon rythme, humour noir, mauvais esprit, jusqu'au-boutisme d'un propos immoral à souhait... Reed emploie tous les faibles moyens matériels à sa disposition pour mettre au point un condensé de mauvais goût agressif et rigolard.

Déclarant avoir été influencé par les deux premiers ILSA, il élabore un catalogue de séquences sanglantes, compensant certaines lacunes techniques par de l'entrain et de l'humour. Évidemment, tout n'est pas génial. La réalisation reste basique. L'intrigue, qui n'est qu'un prétexte, tend à se traîner et à provoquer, vers la fin du film, une certaine lassitude. Si certaines séquences de sévices sont marquantes, et d'une originalité assez délirante (la guillotine, le dentiste...), d'autres font moins d'effet. Farce macabre réjouissante, Bloodsucking Freaks.



A PROPOS DE MARIE-CLAIRE CORDAT Ancienne élève d'Orlan aux Beaux-Arts de Dijon Marie-Claire Cordat se définit comme une actionniste gnostique.

Figure de proue de l'underground lyonnais depuis le début des années 90, elle n'a de cesse de hurler contre l'absurdité du monde. Une révolte à laquelle font écho les déchirures extatiques d'Antonin Artaud. Activiste enragée, elle livre sa guérilla à coups de mitraillette verbale et de performances, la plus efficace de ses armes.


Membre fondateur de l'association Pez Ner à Villeurbanne, elle est aussi responsable de la programmation artistique.

(HB. Lyon Capitale).

Site Marie-Claire Cordat ----> http://www.myspace.com/mccordat

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