Trio fou aux claviers organiques, percussions synthétiques et voix cadavériques, zombi-RnB et noise-techno déconstruite à la volée : les trois humains sont passés maîtres dans l'art d'activer une forêt de câbles que les gens bien en jambes peuplent, automates autochtones. Qui les observe, sait les reconnaître : Manuel Duval, régisseur pianiste de Rien Virgule, ingénieur agronome au studio/label La République des Granges où il enregistre ou mixe Le Diable Dégoûtant, Borja Flames, Nina Harker... Johann Mazé, imperturbable baguettiste de Chausse-Trappe, Lord Rectangle ou Èlg & la Chimie, électrisant sur pads pour confirmer son statut de meilleur ouvrier. Sauvage, Arno Bruil brille de bruits de bouche dans Groupe Froid, Descendeur, Descente, et dans les gouffres industriels où surnage sa sensibilité tordue. Un nouvel album, après 10 ans d'existence. Que des hits.

Pour sa performance "L'Epouse", Rebecca Journo invite les démons du mariage et du patriarcat à une procession en quadriphonie, sonore et lumineuse, mystérieusement intense. Membre du collectif La Pieuvre, Rébecca est en résidence à La Déviation.

Turner Williams JR. joue du shahi baajas, un instrument indonésien équivalent au taisho koto japonais ou au dulcimer des Vosges. De son détournement déroule une sorte de desert blues sur bande en décomposition, un magnéto humain aux azimuths mals alignés et à la sensibilité extatique. L'Alabama l'a vu naître et Marseille l'abrite comme un secret, bien gardé par les mages du Kraak festival et du Guess Who. Un leak des tensions Est-Ouest aux reliefs improvisés écrit par un gaz bien post-moderne.