Mai Mai Mai s'entoure bien pour son nouvel album sur Maple Death (Maria Violenza, Vera di Lecce...) et émerge du marécageux occultisme italien psychédélique, inventé par la presse musicale ("Italian Occult Psychedelia") pour désigner des groupes mélangeant post-punk, esthétique giallo et druidique, dark folk, ambiance "je reviens de la crypte un poignard à la main". Allant chercher chants et sonorités traditionnelles méditerranéennes, notamment des pouilles (typiquement le chant des lavandières), mais aussi techno industrielle primitive et rhythmic noise à l'espagnole, Mai Mai Mai s'est construit une aura brutaliste avec un son carré et rugueux sur les ruines de l'Empire romain, sans dec'.

Depuis 2013, la vocaliste et productrice Elvin Brandhi challenge les codes de la musique expérimentale, improvisée et performative. Elle s'introduit in extremis sur le line up suite à sa performance au Sonic Protest avec son groupe Yeah You. Son CV long comme un cours du Collège de France inclut des sessions avec le BBC Radiophonic Workshop, des artistes de Nyege Nyege tapes, Tony Allen, Eugene Chadbourne... Et sola, son propos est percutant ; en manipulant des objets qui font très fort du bruit elle déconstruit les cadres et les protocoles de la musique improvisée... d'où la Deconstruzione, hmvoyez.

Yann Leguay et Aymeric de Tapol, deux personnages importants de l'électronique expérimentale francophone, s'associent pour une quête absconse autour de l'industrialisme, du modulant, de l'effectuant, du potarisme, appliquant la couche sur la couche sur la sous-couche de l'histoire des fréquences audibles. Le fameux label-k7-aux-meilleures-pochettes Third Type Tapes ne s'y est point trompé.