A sa création à Boston en 1994, Neptune était un projet de sculpture moderne de l'artiste Jason Sanford, mais rapidement le trio s'oriente vers une musique bruitiste à base d'instruments de leur propre fabrication. Neptune construit ainsi des guitares, des oscillateurs et des percussions à base de pièces de bicyclettes, de parties de chaises métalliques et d'autres objets de récupération.

Spéléologues sonores se faufilant dans un réseau de boyaux métalliques et glacés, alchimistes du bruit métamorphosant le cambouis et le cuivre en ondes hallucinatoires, leurs muses sont au confluent de terrains vagues décharnés, de chaines industrielles souillées par la rouille et de circuits-imprimés parasités par une tension instable, puis trempées dans l'acide.

Un blizzard d'acier, froid et industriel, auquel un chant grave et diaboliquement susurré vient insuffler le Feu Vital. Animal mécanique, faussement bancal, agile et robotique, tapi dans l'ombre, prêt à incorporer sa proie au sein même de sa micro-usine intérieure faite d'oscillations acérées et de rythmes concassés, la bête adopte une marche binaire et boiteuse dictée par ces guitares uniques au son tout aussi unique.

Neptune ne ressemble à personne. Ce sont les groupes cultes de demain qui ressembleront à Neptune.

Trio hard-noise rock énergique. Ces compagnons tapageurs qu’on a pu entendre dans Lavigna, les Hulks, et Gorobei, délivrent leur message implacable par le biais de morceaux stimulants et entêtants, à situer quelque part entre Melt Banana ou D.N.A….